Sur l’île, devant elle, entre elle et moi, un filtre opaque, épais, trouble, d’un climat exotique. Je n’habite pas sous les tropiques, alors pourquoi cette impression qu’on peut toucher l’air, le mettre en bouteille, qu’il entre des interstices, des fenêtres ouvertes, des volets entrebâillés, comme une masse lourde et lente, qui avance, vient, inexorable, pour se coller, se lover, s’enduire sur les peaux ?