Je viens à l’instant de décider de rouvrir ce blog. J’ai eu un premier réflexe, trouver une nouvelle forme, à la manière des expériences réalisées pour le M2, il y a maintenant deux ans, mais une pesanteur, celle de l’abandon, a gagné sur mes velléités d’invention. Je suis suspendu, et je n’aime pas ça. Est-ce qu’écrire ici sert à tendre mes deux bras, de chaque côté, pour tenter de descendre mon centre de gravité ? Le monde est suspendu, et brusquement se réveille d’un cauchemar post-moderne, et découvre qu’il est perché haut, si haut. Le monde est suspendu, en équilibre, de ce triste équilibre qui précède la chute. Je suis en train de changer, pendant que le monde retient son souffle. Je m’interroge, est-ce trop tard. Il y a trois mois, j’ai arrêté d’écrire, ici, et me suis noyé dans une hyperactivité brouillonne. Je paye, aujourd’hui. Mon corps paye. Lentement, l’actualisation biologique, celle qui oblige l’actualisation psychologique. Je ne suis plus jeune, j’accepte, insidieusement, qu’on ne guérît pas toujours d’un symptôme. Il faut accepter sa condition. Phrase ridicule. Mais il faut aussi que j’accepte le ridicule. Force.
Sésame
Publié le 28 octobre 2008