Bien sûr, je vais avoir l’impression de revenir ici seulement pour les morts. Après Boris, que je n’ai croisé qu’une fois, mais qui est rentré dans ma vie par la fréquentation d’Elric, c’est la mort de mon oncle, mercredi, qui m’a donné l’impulsion de revenir… Qui avait… Le mercredi 11 était avant le vendredi 13.
Oui, il y a bien un lien entre écriture et mort. Pas seulement, pas exclusivement, mais oui.
Ce qui n’est pas très drôle.
Mais voilà. Je voulais écrire plusieurs choses, ici, et donc revenir après les deux semaines d’efforts inattendus (mais si gratifiants) pour le développement d’un nouveau web-projet.
Je voulais, donc, parler de cet oncle d’extrême droite, plus par bêtise et mauvaises fréquentations que par réelles convictions. Il était gentil, volage, narcissique, infantile et menteur, sûrement plus qu’à son tour.
Mais il avait beaucoup plût, jeune, et eu presque toute sa vie la manie de délaisser sa femme pour traîner dans les boîtes.
Mais il a une importance toute particulière pour moi. Toute particulière. A plus d’un titre d’ailleurs. Je crois que les fascicules de cul que je subtilisais au placard de mon père venaient de lui. Ce frère-là était son fournisseur.
Mais il a une plus ample importance, encore, pour moi. Il est mon accès à Hara Kiri, Charlie Hebdo, et toute une littérature visuelle que je n’aurais jamais approchée sans lui.
Il m’a donc apporté un esprit, par delà sa simple personne, qui me fonde solide et têtu.
Et ici, le 11 novembre 2015, jour de sa mort, vient étrangement s’agglutiner au 13, par l’entremise d’un autre 11…
Voilà, tout ça pour ramener un basculement de l’histoire à ma minuscule échelle, juste, pour encaisser, ou tenter d’encaisser l’enfer qui s’est installé cette nuit, aussi lâchement que salement.