…Esprit.
Je sais que tu as un cerveau. J’entends bien que tu as de l’esprit. Bien. Beaucoup ont un cerveau, et certains ont un esprit. Bien, mais cela, là, cela va-t-il plus loin ? Y-a t’il autre chose ? Est-ce que cette autre chose passe par le corps, ou plutôt par certaines aptitudes sensorielles ? Je n’en suis pas sur. Non, qui es-tu ? Qui est-tu au-delà de l’orgueil d’avoir un cerveau, cet orgueil paralysant, qui peut mener à la plus crasse bêtise. Qui es-tu, au-delà de l’esprit qui te permet la distance, la survie en milieu hostile, l’attaque parfois, mais souvent la réflexivité et son abîme, sa perdition assurée.
La mort de l’esprit, tous les chemins y mènent. Mais est-ce qu’il y a, en toi, un autre lieu, une autre entité, différente de l’esprit ? Y-a-t-il, en toi, une chose sans nom ? Y-a-t’il quelque chose, qui pourrait être une arme contre et pour le monde, y-a-t-il quelque chose d’au-delà de « soi », quelque chose qui se hume parfois avec le nez levé, qui se sent dans les jambes, ou pas… Non, le corps est une impasse. Bien, alors esprit, as-tu une chose , comme une option, au sens de pro-thèse comme de possible, qui fait de toutes les violences des possibles ?
Ce que je te demande, ce n’est pas d’avouer une sur-nature, car toute notion de hiérarchie, de situation, est impropre. pas plus une seconde nature. Il n’y a pas plus de nature que de seconde. Laissons ça aux simples. Non, mais si c’est dans le corps, c’est peut-être dans le nez, et alors, ce serait animal. Mais non, diversion.
Tu penses. Oui, je sais. Mais. Tu nourris ton cerveau, tu t’agis, esprit, donc. Mais. As-tu autre chose ?
J’y viens.
As-tu quelque chose a toi ?
En es-tu sur ?
Tu ne sauras que lorsque tu t’agiras vraiment. Et alors, selon la puissance brut, la violence pure dont tu feras preuve, alors, seulement tu sauras si tu as quelques chose à toi, ou si tu n’es que du temps.