Je formulais en marchant, je pensais qu’une vie dont tu ne possèdes pas le récit n’est pas une vie, et surtout, n’est pas ta vie. Que nous ne sommes jamais au premier degré, qu’à partir de la semaine prochaine, le récit de mes journées m’appartiendra et qu’il est possible que je ne veuille plus jamais signer un contrat qui me vole ces droits. Je pensais ça quand je vois apparaitre Yann dans le soleil. On s’approche, s’approche, et il me demande tout de suite « bien remis ? ». Je lui raconte mon agonie du lendemain, et même des trois jours suivants, et ce qui me tracasse depuis « Je n’ai pas été trop chiant avec les gens, en dernière partie de soirée ? ». Mais la réponse me surprend « Non non, pas du tout… Non, tu as été affectueux. Très très affectueux… » « Ha ? Ha… Bon… C’est un moindre mal… » Et je me demande quand même un peu quelle forme a pu prendre cette affection… même si je me doute de ce qui l’a déclenchée.
Une chute est un mouvement
Publié le 25 avril 2013