Je relis timide mes écrits désordonnés avec ce secret espoir d’y apprendre quelque chose sur moi. Sans trop savoir ce que je pourrais y découvrir ?
— Que la mémoire est relative et parcellaire ? Oui. Je parle de gens… pire ! de filles que j’aurais « fréquenté » et dont pourtant je n’ai aucun souvenir. Écrits d’une période aussi riche que troublée.
— Qu’il y a 20 ans, j’ai écrit une masse de conneries sur l’Art ? Oui… Sans trop savoir si j’assume encore ces conneries-là.
— Non, je crois que j’y trouve confirmation de deux trois choses intimes. Il semblerait que oui, je suis taillé pour la passion, et pas grand-chose en dessous. Et que j’ai cet irrépressible désir de briser les frontières de ma petite personne. Au-delà d’un simple désir de communication, celui de sortir de soi, de refuser avec acharnement l’irrémédiable solitude de l’être. Je suis en rébellions contre notre condition. D’où l’importance du sexe dans ma vie.
Alors, même si je ne me reconnais pas franchement dans ces écrits d’un autre gars d’un autre âge, je dois bien admettre qu’il y a deux trois choses qui ne changent pas…