Je ne suis pas un spécialiste, mais il me semble comprendre qu’il y a deux féminismes incompatibles :
— Un féminisme indiférentialiste
et
— Un féminisme différentialiste
le premier me semble plus politique et historique, dans le sens où les revendications sont datées, datables et claires :
Avoir le droit de vote,
avoir le droit d’ouvrir un compte en banque à son nom,
avoir le droit de faire les mêmes études,
pouvoir pratiquer les mêmes métiers que les hommes,
avoir une même paye pour un même niveau de qualification,
avoir le droit de marcher dans la rue en toute tranquillité,
pouvoir s’habiller comme on l’entend,
pouvoir se couper les cheveux si on veut,
etc.
En conclusion, avoir le droit à l’indifférence.
Je suis radicalement, et depuis toujours, « féministe » à ce compte-là.
Par contre, je vois fleurir partout des féminismes affichés comme tels qui me semblent bien étranges. Ils en viennent à demander une séparation des hommes et des femmes, à demander la prise en compte des différences, en fait, une affirmation des différences… Ainsi, des expos «féministes » qui parlent de «féminité » par exemple… Ert alors même que génétiquement, il est impossible de tracer une frontière fixe et tangible entre les genres.
Ce deuxième féminisme me trouble beaucoup, car, dans les faits, il veut et obtient exactement ce que veut le paternalisme : une essentialisation des sexes et définition claire des territoires respectifs. C’est d’ailleurs ce qu’il produit : une victoire éclatante du paternalisme.
Je crois que ce pseudoféminisme différentialiste pourtant porté par beaucoup de femmes est à l’image de tous les retournements idéologiques actuels : c’est un violent antiféminisme et l’une des composantes de la bonne vieille réaction…