J’ai reçu Ombres Portées de Clément Chéroux, sélection d’ombromanies dans les collections de photographies du centre Pompidou. J’aime beaucoup Clément Chéroux, auteur par ailleurs du très bon Fautographie : petite histoire de l’erreur photographique (Yellow Now, 2003). Il y parlait déjà de L’auto-ombromanie, la manie très poétique d’oublier son ombre dans le cadre, ou d’en jouer. Ici, la collection étant éminemment éminente et loin de l’accident heureux ou malheureux de la photo de famille, il est plus question d’une grande histoire racontée par l’ombre, une grande histoire de conquête esthétique (de la liberté d’enfreindre) et technique (de l’obscurité), d’exploitation, d’exploration, de jeux, d’audace et de volonté. C’est un très joli livre, peut-être un peu léger, et qui confond parfois trop facilement ombre portée et pénombre qui ne me semblent pas appartenir à la même catégorie esthétique, mais il me permet de retrouver quelques artistes aimés et même de découvrir une photographie de Joseph Sudek que je ne connaissais pas (ou que j’avais oublié).
À l’ombre de Clément Chéroux
Publié le 17 avril 2012