dialogue du lendemain
— « Bonjour » — »bonjour » — « c’était bien la fête ? » — « Ha ! J’ai fait chier un ado toute la soirée ! il se la pétait, alors je lui ai dit « mais de quoi tu parles ? Tu as du poil, toi ? »
Carnet d'Alain François — ISSN 2823-8141 — 1999-2024 photos, livres, arts, humeurs
— « Bonjour » — »bonjour » — « c’était bien la fête ? » — « Ha ! J’ai fait chier un ado toute la soirée ! il se la pétait, alors je lui ai dit « mais de quoi tu parles ? Tu as du poil, toi ? »
« Tu es sensible ! » « Oui » « Non, je dis tu es sensibles, tu es vraiment sensible, de la peau, la moindre caresse te fait plaisir, les mecs, c’est pas comme ça d’habitude » « Et bien je suis une fille, alors… » On est allongé sur le parquet froid de la pièce du fond, celle de notre atelier, vieil appartement … Continue reading Sensible
Raté la première fête du printemps. Mais journée de belles rencontres, de belles écoutes. Alors, tant pis pour la fête du soir. Qu’elle se passe sans moi. Vais trainer vers les contrées numériques. Mon champ. Mes bois. Mon territoire commun.
Ce que je suis en train de faire est si étrange ! Bien sûr, je dis ça, alors même que l’exercice est commun, le genre vieux comme le monde. Non, ce n’est pas de ça dont je parle. Je parle d’autre chose.
Avant l’érotisme domestique qui suinte des poèmes publiés plus bas, il y a eu sept ans. Et sept ans avant, il a eu ces corps en batailles qui confirment Georges. Déjà, entre une rive de ces sept ans et l’autre, pas les mêmes personnes… C’est un anniversaire. Je me rends compte que je fête un … Continue reading j’ai appris une autre manière de trembler
Peut-on dire deux choses à la fois ? Oui. Beaucoup plus même !
Où es-tu ? Que fais-tu ? à quoi penses-tu ? La limite de ta magie : l’absence. Cruelle torture. Se soustraire alors qu’on est encore vivant, qu’on devrait être là, pulsation, qu’on devrait remplir l’espace, le justifier même. Provocation, se soustraire. Tomber amoureux d’une fille qui s’éclipse, qui passe toujours le coin de la rue, cet instant si violent, … Continue reading Mais le vide reste muet
< p style= »text-align: justify; »>Bien, je tergiverse, ici. Donc, donc, donc, quand t’es une sorte de Verlaine du trou du cul du monde, t’imagines pas le choc de rencontrer une sorte de Rimbaud. Parce que c’est ça, exactement ça. T’es un brave petit gars, gentil et civilisé, si civilisé, et paf ! le choc frontal avec un … Continue reading Absolument différent
Bordel, je le sentais bien, là, mais il va y avoir des virages difficiles à écrire. Va y avoir des virages difficiles. Et puis, je joue un jeu dangereux, très dangereux avec ma petite vie. Si je peux raconter certaines choses, c’est parce que tout le monde est mort, tous ces personnages sont morts, ils … Continue reading Ma bonne étoile
Si tu crois que je ne suis pas capable de faire la différence entre l’angoisse et cette inquiétude sourde, qui ne me quitte pas depuis quelques jours ? Non, ce n’est pas de l’angoisse, je la connais celle-là. Non. Là, je m’inquiète. Je m’inquiète. Ce n’est pas pour moi que je m’inquiète. Je n’ai pourtant rien … Continue reading Je m’inquiète pour toi
Bonjour docteur (un jeune remplaçant. Ça tombe bien, il ne restera pas). « Qu’est-ce qui vous arrive ? » « Heu… Bon… Voilà… J’ai… Hum… Un problème sexuel… » « Hum. De quel genre ? » « Et bien… comment vous dire, j’ai rencontré une fille… » « Oui, jusque-là, c’est pas…» « Oui, c’est pas… mais le problème c’est ça, c’est que c’est pas… ça ne … Continue reading La mécanique du gars
Notre vie est comme ça, ponctuée de petite cérémonie personnelle. C’est une chose fascinante, ces manières secrètes qu’on a de négocier avec notre cartésianisme, avec nos pieds ancrés dans le sol, et même ceux qui ne sont pas superstitieux ont au moins celle qui consiste à avoir peur de l’être. Autant s’y abandonner, puisque nos … Continue reading À chaque fois qu’il pleut le jeudi, je suis triste…
Et rien. Eh oui ! Parce que, si les choses étaient logiques, quand il se passe une coïncidence, ça devrait être naturel, comme ça devrait être. Mais la vie, c’est pas comme ça. La vie, c’est un imbroglio inextricable de liens de merde. La vie, c’est des vies différentes, avec des gens différents, avec des rapports … Continue reading Et quoi ?
Parce que ce qu’il faut, c’est ça, c’est la coïncidence. C’est comprendre à l’instant, c’est être en phase, bizarre, et que tout ce qu’on t’a raconté sur la vie s’écroule, que plus rien ne marche debout, que Newton avait tord, que tu colles au plafond, que la terre plate et pliée en quatre, que les … Continue reading Première coïncidence
L’enchaînement inexorable des événements. Inexorable. Je croise ce gars. Je commence à travailler dans ce centre, on me demande d’organiser une première exposition des « artistes » du cru, et le directeur me dit « il faut que tu rencontres un couple d’artistes, ils habitent sur la route nationale désaffectée, vas-y et propose-leur de participer. Et c’était eux. … Continue reading Inexorable
J’étais de retour chez mes parents, et ça se passait mal. Je m’engueulais avec ma mère tous les jours, et cherchais d’autant plus activement un appartement. Je devais chercher du travail. Et ça me renvoyait à ces grosses engueulades de l’adolescence, comme je faisais le « désespoir » de ma mère, et comment un jour pire, je … Continue reading Confort moderne
Aujourd’hui, j’ai douté. J’ai douté. Et puis, une douche, longue, longue, laissant tomber l’eau sur les épaules, et là, sous l’eau, ça déclenche, et j’écris, dans ma tête, et j’écris, et je sais, et je vois ce que je dois raconter, comment, c’est clair. Je me sèche, je n’ai plus de doute. Et pour l’autre … Continue reading Non écrite
Petite machine fragile. On apprend à tout âge. Donc, je découvre à quel point je suis une machinerie en toc, made in foireux, et surtout, alors que j’aurais pu espérer m’endurcir avec le temps, je me trouve vacillant d’un rien, démontable, somatisant de peur. Les symptômes sont de plus en plus violents, plus violents qu’à … Continue reading Réparé
Ce qui m’intéresse : Ce qui m’écrase. Ce qui m’excède. Ce qui me met à terre. Le reste m’ennuie. D’où, ne pas être trop grand pour ne pas mourir d’ennui… Donc, j’ai dit ici ce que cachait l’enfer. Hum. Et alors ? Rien. Tout reste à écrire. Je ne comprends pas comment je faisais pour ne pas … Continue reading Le reste m’ennuie
(Juste en passant, j’ai eu, je crois, la confirmation aujourd’hui que mon instinct était de retour. Je ne suis vraiment qu’une sale bête !) Je suis passionné par l’intimité. Comme tous les grands timides, l’intimité est une terre à conquérir, mais jamais définitivement conquise. Alors, découvrir un jour qu’en fait, l’intimité n’est pas liée au … Continue reading Intime ici