fatrasie

Trou

Trou

J’ai mis deux jours à me souvenir de ce nom : Cy Twombly. Celui-ci, pour une raison que j’ignore, je l’avais abandonné si loin qu’il ne revenait pas sur la langue. Une souffrance. Dans ce cas précis, j’invoque toujours à haute voix « Psychopathologie de la vie quotidienne ». Incantation, peut-être consolation. Mais rien à Continue reading Trou

J’ai abandonné…

J’ai abandonné…

la peinture qui m’a changé, J’ai abandonné Monet et Kirchner, j’ai abandonné Zurbaran, Cézanne et Picasso, j’ai abandonné Bonnard, j’ai abandonné Gainsborough, j’ai abandonné… Oui, j’ai abandonné Chardin, oui… et même Fragonnard, j’ai abandonné Freud, Van Dongen, Tapies, et la repro délavée de Gauguin de mon père, j’ai abandonné Grosz et Goya Goya Goya, j’ai Continue reading J’ai abandonné…

C’est ici

C’est ici

Je cherche ailleurs, insatisfait. C’est ici. C’est ici que je reviens, ici, chez moi. C’est un balcon, une avancée, comme une scène au-dessus d’un air modeste. Pas de grandiose, rien de grandiloquent, pas le truc à faire frémir un romantique, non, juste un espace assez vaste qui se perd rapidement en vallons usés.  Dessous, en Continue reading C’est ici

De ces étranges moments où l’on se souvient de soi-même

De ces étranges moments où l’on se souvient de soi-même

Ce moment là, juste là, où on a l’impression peut-être éphémère, peut-être illusoire, de reprendre le fil, et d’avoir enfin retrouvé cet endroit d’où l’on sourit de tout, de tous. Ce moment-là. Celui-ci, ou vos vies, vos souffrances, vos nœuds sales, n’ont plus aucune importance, ou la mienne ne vaut que par son ironie, ou Continue reading De ces étranges moments où l’on se souvient de soi-même

Eschatologie

Eschatologie

Combien d’humains désirent le fiasco ? Combien ? Combien n’avoueraient pas, même si on les battait, qu’ils désirent que ça se termine mal ? Combien ? Tous ? Toi ? Moi ? Qu’attendre de nous ? Rien. Ça va mal finir.

Nuit verte

Nuit verte

Cette nuit, j’ai vu un marronnier gigantesque, une masse, comme une montagne. Et me suis dit que la campagne avait encore quelques charmes.

Hâchis

Hâchis

Le soir, le jour, le soir, le jour, cette impression d’être multiple, d’être toujours le personnage que la situation réclame.

Le conte

Le conte

Je pense avec tristesse au pantin que j’envoie chaque matin à la guerre. Chacun de ses gestes, chacune de ses paroles devrait me faire mourir de honte.

terminus mal

terminus mal

Non, je n’ai aucune compréhension, aucune compassion pour l’ignoble faiblesse des lâches qui s’abandonnent aujourd’hui avec une volupté sale aux compulsives crispations de haine de leurs mâchoires bestiales. Mais je ne suis pas de ces commentateurs perplexes qui se perdent en conjecture à chaque retour de vague. Je les connais. Je les connais depuis toujours. Continue reading terminus mal

Ithyphallique

Ithyphallique

Ça revient ? C’est ça ? Avant, jusqu’à quoi ? Trente ans ? Confiance absolue et puissance vitale. La parole haute. Ensuite, l’animal piégé, tournant en rond dans sa cage. Transformé en rampant. Et aujourd’hui. Là. Je me suis vu comme un mammifère marin plongé dans des fonds noirs, en lente parabole, avant de remonter, péniblement, et d’émerger, enfin, Continue reading Ithyphallique

Ne plus être neuf

Ne plus être neuf

Je n’ai jamais osé aborder le cœur du malentendu. Pourtant, le mot traverse parfois, mais passe vite, occulté par la culpabilité sociale. Chaque vie trace sa petite route, c’est bien comme ça. Ce qui est pris comme une injustice par l’adolescence devient vite, avec la maturité, une bénédiction. Nous ne nous comprenons pas, et tant Continue reading Ne plus être neuf

Bas

Bas

Dans la nuit, j’ai sorti Pessoa de sa planque, derrière un tas de livres… M’énervais qu’il soit pas accessible. J’ai mis à la place, très provisoirement, dans l’espace libre impossible à gaspiller, le premier tome de L’homme sans qualité. Très provisoirement. Mais le provisoire, dans une bibliothèque… Pourquoi désirer Pessoa, ici et maintenant ? Pour espérer Continue reading Bas