Naufrage
Quand je pense que certains font religion de cette pulsion morbide qui ronge ma vie !
Carnet d'Alain François — ISSN 2823-8141 — 1999-2025 photos, livres, arts, humeurs
Quand je pense que certains font religion de cette pulsion morbide qui ronge ma vie !
Cette nuit, j’ai vu un marronnier gigantesque, une masse, comme une montagne. Et me suis dit que la campagne avait encore quelques charmes.
Je vais avoir bientôt 47 ans Je suis né dans un monde disparu, qui me semble infiniment vieux Aux couleurs passées, et dont chaque objet survivant en reste rouillé Je ne sais toujours pas qui je suis. Ce que je suis Ce que je devrais être, peut-être Ni où je suis et pourquoi Cette sale … Continue reading Je ne sais toujours pas qui je suis
Il y a des lieux qui vivent sur leur réputation, il y a des villes, il y a des quartiers qui nous trahissent… C’était donc inattendu. Qu’un galeriste aimable nous prête un studio au cœur de Saint-Germain, qu’on y passe une nuit charmante, comme une friandise. Qu’on se parle dans la rue, qu’on se retrouve … Continue reading Une nuit à Saint-Germain
Le soir, le jour, le soir, le jour, cette impression d’être multiple, d’être toujours le personnage que la situation réclame.
Un jour j’ai lu la chose la plus importante du monde. Une toute petite information, mais qui correctement assimilée, changeait l’entièreté de la physionomie de notre temps : il y a autant de scientifiques vivants qu’il y en a eu dans toute l’histoire de l’humanité. Cette information qui montre ce que nous avons sous le nez … Continue reading Mon temps très plein
J’aime les orages qui viennent
Je pense avec tristesse au pantin que j’envoie chaque matin à la guerre. Chacun de ses gestes, chacune de ses paroles devrait me faire mourir de honte.
Non, je n’ai aucune compréhension, aucune compassion pour l’ignoble faiblesse des lâches qui s’abandonnent aujourd’hui avec une volupté sale aux compulsives crispations de haine de leurs mâchoires bestiales. Mais je ne suis pas de ces commentateurs perplexes qui se perdent en conjecture à chaque retour de vague. Je les connais. Je les connais depuis toujours. … Continue reading terminus mal
J’habite dans le désert. Parfois, je m’éboue, et je racle ma gorge avant de jeter un râle un peu ridicule en guise de cri. J’écoute l’écho minable qui va sonder le vide. Personne. J’habite dans le désert. Je goûte la confirmation et je pleurniche. Je le savais, mais j’aime me faire mal. Au moins, personne … Continue reading du sable et des scorpions
Ça revient ? C’est ça ? Avant, jusqu’à quoi ? Trente ans ? Confiance absolue et puissance vitale. La parole haute. Ensuite, l’animal piégé, tournant en rond dans sa cage. Transformé en rampant. Et aujourd’hui. Là. Je me suis vu comme un mammifère marin plongé dans des fonds noirs, en lente parabole, avant de remonter, péniblement, et d’émerger, enfin, … Continue reading Ithyphallique
« J’ai versé du sang dans un crâne, taillé un os de main pour écrire, essuyé cet os dans une chevelure morte. » Sacré Xavier ! Petit romantique, et initiateur d’un attrait pour le morbide aujourd’hui général, marqueur fort de ce qu’on doit bien nommer la « culture industrielle mondialisée ». Tiens, faut que j’écrive ce billet sur les … Continue reading L’œuvre sans son fétiche
Je n’ai jamais osé aborder le cœur du malentendu. Pourtant, le mot traverse parfois, mais passe vite, occulté par la culpabilité sociale. Chaque vie trace sa petite route, c’est bien comme ça. Ce qui est pris comme une injustice par l’adolescence devient vite, avec la maturité, une bénédiction. Nous ne nous comprenons pas, et tant … Continue reading Ne plus être neuf
Je suis condamné à l’ironie.
Dans la nuit, j’ai sorti Pessoa de sa planque, derrière un tas de livres… M’énervais qu’il soit pas accessible. J’ai mis à la place, très provisoirement, dans l’espace libre impossible à gaspiller, le premier tome de L’homme sans qualité. Très provisoirement. Mais le provisoire, dans une bibliothèque… Pourquoi désirer Pessoa, ici et maintenant ? Pour espérer … Continue reading Bas
Il est difficile pour moi de comprendre l’irrépressible désir de trouver sa communauté, son groupe, son appartenance, et au final son combat… La chose la plus précieuse, celle qui fonde notre condition, la solitude de l’être, représente pour certains le cœur de leur douleur et le point d’ancrage de toutes leurs frustrations… Ce désir de … Continue reading Assassin
Maintenant, je me sens obligé à l’ésotérisme, alors que le goût m’en est passé depuis longtemps, peut-être une quinzaine d’années. Et c’est comme si je me trouvais contraint par le contexte (sic !) de confirmer l’hypothèse Straussiennes d’une écriture volontairement fermée. J’ai toujours eu un goût pour les jeux d’évocations et les inextricables entrelacs hypertextuels, mais … Continue reading Langue des oiseaux
En cette période électorale, il est amusant d’observer le gars au pouvoir, qui tente de le garder tout en sentant qu’il risque lui échapper, juste parce que le pouvoir s’use, et qui tente tout à la fois de s’en sortir et de se rassurer. C’est très étrange. Ce n’est pas le regard de Gbagbo piégé … Continue reading Le regard du pouvoir
Parfois convergent (mot qu’il faut toujours employer à bon escient) des objets filant pourtant si droit dans l’espace-temps qu’ils n’avaient aucune chance de se rencontrer. Nous sommes de ces petits carrefours, de ces étranges lieux si minuscules de l’espace — n’oublions pas son échelle qui n’est pas la notre — ou viennent se rencontrer des … Continue reading Il est donc temps
Et de deux. Deux en peu de temps !Après Ben Laden, Maintenant Kadhafi ! Zou, escamoté ! Deux monstres médiatiques, de « vrais » monstres virtuels, pour faire dans l’oxymore, dont le corps disparait on ne sait ou… ou plus précisément, « on» nous explique que le corps, ce corps du monstre enfin mort, va être perdu quelque part, ce quelque … Continue reading Les monstres escamotés