Il n’y a pas de crime.

Publié le 21 avril 2013

Nous étions dans cette grande maison qui malheureusement tournait le dos à la mer. Mais le balcon, lui, s’ouvrait sur les Pyrénées, grandioses. Pour le petit déjeuner, c’était merveilleux. Je m’ennuyais déjà avec B. Et parfois, alors que je venais la voir seulement certains week-ends, nous ne faisions même pas l’amour. Ou des petites choses mièvres. Une nuit, je me réveille. Elle dormait profondément. Je décide de partir. Je me lève, doucement, m’avance vers la fenêtre, et à travers le rideau, je perds mes yeux dans la crête des montagnes sublimes. Je respire comme ça, doucement, dans la nuit, ma gorge se noue, et enfin, je me décide et me dit « aller, c’est bon, je pars. Je rassemble mes affaires et je pars tout de suite, sans la réveiller ». À cet instant même, là, ou dans ma tête se forme « je pars », j’entends un gémissement. Je me retourne apeuré. Et je m’approche doucement du lit, et là, en me penchant, je découvre qu’elle pleure.  Les larmes coulent et elle gémit. Je m’approche plus. Elle dort profondément. Non. Elle ne me trompe pas, elle dort. Mais à l’instant où j’ai pris ma décision, elle s’est mise à pleurer. Je sens les miennes, de larmes, silencieuses, qui coulent sur mes joues. Je maitrise mes tremblements, et je me recouche délicatement. Je partirais deux ans plus tard.

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