les archives

Publié le 28 mars 2013

Encore.
Ces moments où il faut plonger les mains dans ses limons.

Pour construire ma petite entreprise, j’exhume CD et DVD et tombe sur les premières choses que j’ai publiées sur le Web. Et ces choses viennent confirmer, d’une certaine manière, ce blog nouveau. Après tout, le premier site avait un placement clair. Et c’est bien pour ça qu’il s’était fait remarquer. bonobo.net était initialement une petite revue en ligne érotique et grotesque, qui n’était que la concrétisation, en mars 1999, d’un projet antérieur de revue papier tout aussi érotique et grotesque… Et j’avais oublié…  J’ai retrouvé cette page d’août 99 qui compilait ces petites choses…

 


Il y avait ceci dans le code de la page HTML
exhumée des archives du Web :
“This file created 15/08/99 19:36 by Claris Home Page version 3.0”

Le principe du réel plaisir

e suis dans notre tour d’ivoire.
Ce soir je la ramone
ma queue d’aronde, ma queue d’hirondelle dans son nid
Je colle mon nez à la fenêtre, l’air d’y voir
En bas s’étale la vallée, la virgule du fleuve, ses îles touffes
La cheminée des ruines industrielles perce la masse des feuilles
Je vois le nord sfumato jusqu’à la crête aiguë des derniers arbres
Les derniers champs
Je suis dans notre tour d’ivoire
Les stores rayent la lumière du matin
Sur les murs extérieurs je vois la suie des insectes thermiques
Leurs bruissements montent de toutes les rues
S’entremettant dans les sons du frigo
Je lèche la vitre sur le contour de l’île,
sur la courbe du fleuve
Ce soir je la ramone, dans notre tour d’ivoire

Le ciel nocturne est un vaste cénotaphe

cône de divinités mortes, ses luminaires pointus nous annoncent des multitudes éteintes. Je lève la tête et tous les rayons des souvenirs d’étoiles convergent sur moi. Le convexe de mon œil reçoit la mémoire du concave spatial. À l’autre bout, la naissance du monde. Ici je suis à la place du mort…

Elle conduit,

change de vitesse.

Je baisse la tête, cassant l’axe et retourne à ramper, frottant mon corps sur le sol. Je suis bas, d’avant le péché, sans membres sous moi pour empêcher mon sexe de s’écorcher à la terre. J’appelle de mes soubresauts des miasmes brûlants. Involuant, mes yeux se bouchent de membranes. Je ne vois plus le ciel. Je ne sens que les cailloux qui déchirent ma verge. Elle dégoutte. Des contractions fibrillaires me fatiguent

Je n’avance plus. Mon corps se tord en des cercles dansants. L’air et la terre s’empoisonnent. Des atomes esthésiogènes simplifient mon système nerveux. Chaque piqûre des aspérités minérales explose jusqu’à mon nœud cérébral atrophié. Tendu dans un arc final mes ondes résonnent dans le sol désintégrant sa matière. Mes organes internes fondus en un intestin unique cognent aux parois de ma peau durcie…

Elle tient sa moyenne

Une dernière impulsion électrique dans son avant-bras. Sa main et ses doigts étranglent fort le gland de mon corps fistulaire

Le pu gicle…

Elle rit

Vide

e ne me souviens plus de rien. Plein de mots, phrases… ça sonnait, résonnait, j’en vibrais. J’en suintais. J’ai rien noté. Tout est parti. Rien gardé. ça parlait de nos amours humides et chauds. Je ne me souviens plus de rien… C’était bien et là, amnésique, effrité, je m’effondre lourd au fond vide. Ma main pesante traîne l’encre collante du stylo gris. L’être émacié. Le mot rabougri. Attendre que ça passe

Vide 2

‘est les moments de vide. Pardon ! De plein de trucs fades. Quoi dire de ces pires temps ? Fatigué nonchalant. Chiasse de moment. Rien d’important. Bah ! Le temps c’est du savon. Rien dans le citron, sieste du caleçon. Y-a que l’estomac qui s’fait du mouron

Vous

e pourrais crier, supplier… mais rien n’y ferait. L’intérieur de vos têtes reste ailleurs. Et vos caresses n’atteignent pas mon corps. Touchez-moi. Laissez peser ma tête dans le creux de vos paumes. Le grain de votre peau me fascine. Vos effluves me conviennent. Mais la tangente des chairs nous est interdite. Les distances incompressibles, j’ai écrit seul, senti seul. Je me rappelle nos rencontres peut-être. L’être, aveu de moi, est une toute petite chair palpitante. Je voudrais dire le dérisoire de moi et l’aspiration à vous

lutte

‘est vrai que le tumulte du monde m’assourdit proliférantes les images m’effacent  me sauve le silence et la promiscuité les peaux à peaux brève trêve je lutte comme chacun contre le monstrueux contre le hors mon échelle

J’aime le bruit

‘aime le bruit de la vie
j’aime les bruits Juste à coté de moi
J’aime ces bruits
J’aime le bruit d’elle dans la salle de bain
j’aime ses bruits d’eau
j’aime tous ses bruits à elle
j’aime le bruit qu’elles font ensembles
j’aime le bruit d’elles dans la cuisine
j’aime le bruissement de leurs conversations dans le salon
j’aime le bruit de l’ordinateur, les cliquetis d’elle
j’aime le bruit du scanner et de l’imprimante
j’aime le bruit d’une conversation téléphonique
j’aime le bruit du chat qui mange
j’aime aussi le bruit de la fête des voisins
j’aime aussi le bruit de la fête dans la ville
j’aime le bruit des conversations du bistrot arabe quand je passe devant
j’aime le bruit du passage du train et aussi celui des voitures
j’aime le bruit, la nuit, des voisins qui claquent des portes et parcourent des couloirs
j’aime le bruit des conversations nocturnes
j’aime le bruit des portières de voiture qui claque et les bribes de voies
j’aime le bruit des fêtes
j’aime le bruit des vies
j’aime le bruit des mouvements
j’aime le bruit des arbres
j’aime le bruit des airs
j’aime le bruit des eaux
j’aime le bruit de l’orage
j’aime le bruit des tempêtes

il arrive que

l arrive que
Ma chair se déchire
Ma chère se déchire
Peu importe les chimies
Peu importe les mots vides
Ma chair saigne
Ma chère saigne

Anthropophage

Psoas
Pectiné
Adducteurs…
Maelström musculaire
Convergence fatale
Une appétissante trinité pour anthropophage modéré

Coït

e lui mords l’aine
Glissant je lui presse les fesses.
J’enserre.
Je plante mon nez et rabote rugueux contre rugueux
Grave je prends son centre de gravité.
Par là je sens sa masse, le reste de son corps plus léger
J’écarte mes mâchoires et tire une langue de bœuf
Comme retournant ma gorge
J’espère, expirant l’apnée du noyer
Je m’infiltre entre ses cuisses
Je la tiens là, au cul elle s’ouvrira
Remontant lapant j’arpente de la longueur de ma langue
Pointant contre ses lèvres encore sèches
ma langue en coin de bois les écarte
déterrant en haut le clitoris
Je bêche fertile
Du bout gastronome de ma langue je dénude son oignon et l’encercle
J’accélère en pressant plus encore
L’obstinée, elle tiendra plus, son pubis se soulève
Gravité de sa lune, elle va s’ouvrir…
Je redescends ma langue qui s’aventure plus profond
Mon nez plonge à sa suite et brasse, mélangeant nos salives différentes
Je bois, la serre plus et m’ébroue
Affolé par son alcool je la grignote, la dévore…
La faim carnassière m’attrape
Je la lape du cul au clitoris pour tout prendre
Je lutte encore contre ses coups de hanches épileptiques
Je n’en peux plus…plus
Je l’escalade et viens dissoudre ma bite dans l’acide brûlant de son fond

Une glace au soupir, S.V.P.

Elle regarde par la fenêtre, à portée de main
Je devine son regard sur la ligne
Ma main en profite, profiteuse
Son pantalon la moule, évocation londonienne
Ma main atterrit sur l’arrière de sa cuisse
Un petit pas pour l’homme
L’autre la ramène avec douceur
pendant que la première glisse entre ses jambes
“c’est moi ! “oui” tu m’as reconnue ?
“oui” (bien sûr)
Un bras la ceinture
L’autre prend le pubis sans force juste pour sentir la forme
glisse sur le textile agréable
Elle accompagne mes mains
Ses hanches en profitent, profiteuses
Son corps sourit
Pourtant elle s’éloigne laissant glisser mes doigts sur elle
L’espace s’installe comme chez lui
l’entre-nous
Nos corps s’écartent
ne mélangeant plus que nos soupirs

J’ai tout mon temps

‘ai tout mon temps…

 

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