Et si le gars d’aujourd’hui, dont j’ai l’air de me plaindre, était mieux, après tout ? De combien de saleté me suis-je débarrassé au passage du temps ? Combien ? Je me fatigue plus vite ? Et bien c’est peut-être pas mal, d’être moins énervé, d’être plus posé, d’écouter aussi, et de sentir plutôt que partir trop vite (après le « une manière d’introduire B. dans cette histoire. Je ne sais pas trop par quel bout », je peux pas faire mieux…). C’est peut-être à ça qu’on reconnait qu’on est plus tout à fait un apprenti. Même si on l’est toujours, à chaque fois.
Bon, ok, on s’arrête un moment, on respire… On sait que quelques copines passent ici… Ok ok… Je sais bien que je vais dire ce qui provoque ce blog, en fait… Je le sais depuis le premier billet. Comment à 47 ans, un gars très porté sur le cul découvre un jour qu’il y a un vide, dans son cerveau, à l’emplacement très encombré de la chose. Un vide. Plus rien. Vide de chez vide ! Juste quand il faut pas ! Même pas un tout petit déplacement d’air. Rien rien. La crise. L’effondrement. Plus le même. Vacant à lui-même. Et comment il vit la chose : mal.
Comment il fait le malin maintenant, parce que c’est revenu tout neuf, enfin, que c’est là, qu’il sait exactement quel jour c’est revenu et que si on lui avait dit que c’était juste parti pour le pressing, que ça allait revenir neuf, il aurait simplement patienté, en vacances, plutôt que pousser des cris en courant partout. Et que 9 mois, pour accoucher d’une nouvelle version de soi, ça s’invente pas. Et qu’il découvre que 9 mois c’est long, putain ! Qu’il a bien raison d’être féministe !
Entre temps, il a vécu 5 séparations, avec tout ce qui va avec de tortures, 5 séparations, ce qui, pour une liaison de 20 ans, explose le quota…
Et… merde. Tout ça pour laver une vie, une libido foireuse, un cerveau qui s’écroulait sur lui-même. Et un sexe qui savait plus trop où il habitait (limite, celle-là). Et tout ça pour, au bout du compte, du compte de souffrance brute, de pleurs, de sentiments excessifs et de perdition, d’appel à l’aide vain, de délire, et tout ça, pour ça, pour retrouver le désir neuf.
Tout ça pour finir par décider de ne plus être mort, juste.