Nos forteresses

Publié le 21 avril 2013

Comment lui dire : « inutile de jouer des pièces surannées. Inutile de se perdre en dialogues attendus. Inutiles, toutes ces futilités. Je suis un interlocuteur valable. Je suis capable d’entendre. Je veux t’écouter. ». Je me posais ce genre de question. Parce que la difficulté, c’est la confrontation, ces vieilles habitudes des forteresses des genres. Chacun son rôle. Comme les vieux réflexes de peur des chevaux, comme toutes les bestioles qui ont trop de prédateurs. Comment dire : « je ne suis pas un prédateur » ? Comment dire ça, alors que toute parole dans ce sens peut être interprétée à charge ? J’en avais déduit que la seule solution était le temps. Seul le temps pouvait prouver. En fait, je sais que même ça ne marche pas. Qu’à tout moment, les forteresses se reconstruisent, que chacun peut s’exiler, inatteignable. Je suis suspendu à ses abandons.

Mais je suis patient. Ce qui n’est pas vrai, je n’ai aucune patience. Mais en la matière, et seulement en cette matière, ma patience est immense.

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