Ce billet est celui du « vrai » festival. Aujourd’hui, on ne rigole plus ! Je vais me faire violence pour éviter de vous laisser cet arrière-goût trop « alternatif ». Et pour ça, remède radical, je vais plonger dans le pire : le samedi !
Car le samedi, c’est familial. Enfin, c’était, parce qu’il y a parfois des surprises.
Mais avant de me perdre aussi bien physiquement que moralement dans le fleuve mainstream, ce matin je dois passer à la remise du prix « Schlingo » (une pensée émue pour ce Charlie là), qui se déroule dans un atelier d’artiste récemment ouvert dans une maison de mon quartier :
J’y découvre un Milou très à son aise…
Et un Benoît Delépine dans son élément. Il est ici une sorte de vedette locale, puisque nous habitons au cœur du « vrai » Grosland…
Aller, après cette dernière pointe d’underground, courage ! dirigeons-nous vers le temple marchand de la bande dessinée !
Évidemment, comme je m’y attendais, Hergé a encore changé de lunette…
Une animation qui me laisse perplexe :
Voilà, nous sommes arrivés devant le chapiteau du Champ-de-Mars, qui héberge les grands éditeurs.Bizarrement, les gens ne regardent pas vers l’entrée parce que leur attention est accaparée par une animation que je ne distingue pas.
Ha ! Voilà ce que je cherchais : Le sitting BD ! Une tradition du Festival ! je n’ai jamais compris comment on pouvait lire une bande dessinée dans cet environnement hostile ? Quel étrange instinct grégaire provoque ces rassemblements ?
Je remarque que le Festival a pris le parti d’organiser le phénomène, puisqu’ils ont aménagé de drôles de petits salons. Mais longtemps, les gens s’assaillaient en tailleur et en grappe, n’importe où, provoquant des embouteillages. On ne le sait pas encore, mais dehors, il a plu et bientôt il va grêler… Le temps est en train d’évoluer très légèrement… Ho, la pluie, c’est une tradition du festival ! Entre deux averses glacées, nous passons très vite au chapiteau voisin : Espace Mangasie.
Alors, puisque cet espace Mangasie est particulièrement acidulé et ludique, et puisqu’il s’y déroulait un jeu TV avec des questions terriblement difficile comme « comment s’appelle un dessinateur de manga », où quel est le vrai nom de « Nicky Larson ». Je vais vous proposer moi aussi un petit jeu visuel…
— Un indice : la bande dessinée est encore soumise en France à la Loi de 1949 sur les publications destinées à la jeunesse.
— le principe : Celui de « Où est Charlie ? »…
— Donc, dans la photographie (à peine) photoshopée, trouvez l’enfant :
Maintenant que vous avez trouvé l’enfant, et puisque nous sommes sur Culture visuelle, et que nous savons que nous pouvons faire dire beaucoup de choses à une image, en particulier par un judicieux recadrage… voilà une autre photographie — parce que je vous sens sceptique — et vous auriez bien raison ! Trouvez donc l’enfant, encore… Un indice, c’est une fille cette fois :
Bien, vous vous dites, c’est un Festival de BD, il doit y avoir un truc… OK, alors trouvez donc l’enfant sur cette dernière photographie, et au passage devinez l’âge du gars qui lève le bras pour répondre à la question débile et gagner un tee-shirt hideux :
J’ai flouté quelques personnes, mais ce ne sont pas des collages… J’ai pris ces photographies à bout de bras, sans savoir ce que j’y trouverais, pour capter l’ambiance. Ces pauvres enfants perdus dans un monde qui ne leur appartient plus, je les ai découverts sur l’écran de mon ordinateur. Et j’ai été le premier surpris devant ces trois photographies qui se suivent et cachent le même étrange secret… Et vous pouvez maintenant vous amuser en revisionnant toutes les photographies de cette chronique, pour chercher les enfants… Le jeudi peut-être, puisque les classes entières viennent avec leur professeur…
Et nous sommes ici dans le chapiteau des Comics et des Mangas. Dans celui d’avant, des grands éditeurs franco-belges, j’ai pu observer des gens à la mine de cadre supérieur, pas loin de la retraite, tout en ventre, en barbe impeccablement taillée et manteau de prix, manipulant des bandes dessinées de plutôt mauvaises tenues. C’est une chose extraordinairement bizarre pour quelqu’un comme moi qui a connu ce festival il y a 30 ans.
Aller, je termine ce samedi par un retour vers l’Hôtel de Ville par des chemins de traverse, pour éviter les grands axes du festival. L’occasion de capter l’étrange lumière du temps qu’il fait…
Un dernier tour par l’expo Taïwan, que je n’avais photographiée que de l’extérieur :
Voilà, je termine ce samedi de Festival par ces étranges jouets pour adulte, qui sont aujourd’hui objet de consommation très commun, mais dont le luxe et le prix viennent confirmer la quasi-éviction des enfants de ce monde fantasque…
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