littérature

Babylone Crevel

Babylone Crevel

Crevel écrit rococo, long poème qui s’emberlificote en volute, hésite à se faire roman. C’est beau et kitch comme un napperon délicatement posé sur une vieille TV, un peu poussiéreux, mais pas trop, moderne et s’éloignant déjà, loin. On peut avoir le goût des choses fanées. Comme moi peut-être, habitué aux écritures anciennes. On peut Continue reading Babylone Crevel

Madame Apollon

Madame Apollon

À l’épuisement du XIXe, si Rachilde avait tenu la distance au long de son Monsieur Vénus et ne s’était pas rapidement perdue dans les convenances — qui s’occupe des convenances d’il y a un siècle et demi ? — elle serait entrée en littérature par une porte aussi haute qu’inédite. Explosant les conventions des genres, Continue reading Madame Apollon

Vertigo premier

Vertigo premier

Bien avant Alfred Hitchcock, un écrivain français associait le chignon et le vertige. C’est amusant, mais je n’en tire aucune conclusion. Il est hautement improbable que René Crevel partageât le bas fétichisme d’Hitchcock en la matière (mais le symbolisme, oui). Êtes-vous fous ?, Gallimard, 1929 : « Elle porte collier de visages en papier mâché, mais son chignon joue Continue reading Vertigo premier

Une mauvaise herbe est une plante qui n’est pas à sa place

Une mauvaise herbe est une plante qui n’est pas à sa place

Si l’on en croit Northrop Frye, le roman policier participerait d’une littérature naïve, et pire encore, sa « brutalité croissante » (dans le XXe siècle) s’approcherait « aussi près que l’art puisse le faire de la pure autosatisfaction morale d’une foule de lyncheurs ». Si l’on excepte la dose de basse morale qui préside à ce jugement, simple réaction d’une Continue reading Une mauvaise herbe est une plante qui n’est pas à sa place

Le retour de Gombrowicz

Le retour de Gombrowicz

Je lis pas mal de chose en ce moment, dans un désordre assumé, et au milieu de ce chaos de plutôt belles choses, sans trop savoir comment, les nouvelles premières de Gombrowikz. Gombrowikz… (Je me souviens au passage des longues conversations que nous avait provoquées la lecture de « la pornographie » avec Fabrice Neaud, pendant l’été 1992). Ses Continue reading Le retour de Gombrowicz

Chambre pâle #4

Chambre pâle #4

« Plis, croûtes, et zones humides », thème et sous-titre de l’Opus 4 de Chambre pâle, l’élégant artzine collectif A5 entièrement sur papier léger avec dessins légers, textes maniérés ou photos intenses. Une revue courageusement généraliste, donc, au contenu inégal, comme tous les collectifs. Couverture de Jérémy Boulard le Fur. 63 auteurs, 92 pages… Prix libre chez l’éditeur, MicrOlab Continue reading Chambre pâle #4

Jérôme m’emmerde

Jérôme m’emmerde

J’ai essayé de lire « Jérôme » de Jean-Pierre Martinet, écrivain maudit réédité ces dernières années chez Finitude. C’est un gros livre plutôt attrayant, épais, souple, rempli de grosses pages bien grasses, bien pleines, trop… Dans ce désert de la balise <p> (pour les geeks), j’ai tenu environ 150 pages (sur 449), et comprends maintenant pourquoi Jean-Jacques Continue reading Jérôme m’emmerde

Ce que Freddy Nadolny Poustochkine fit à la petite tailleuse chinoise 

Ce que Freddy Nadolny Poustochkine fit à la petite tailleuse chinoise 

Sur l’adaptation BD par Freddy Nadolny Poustochkine de « Balzac et la petite tailleuse chinoise » de Dai Sijie, sortie en octobre 2017 chez Futuropolis. Liminaire Qui sonne comme luminaire, ironique pour cette souterraine et virtuose entrée en matière qui dès la première page du livre introduit au sens propre un corps rampant dans un boyau étroit Continue reading Ce que Freddy Nadolny Poustochkine fit à la petite tailleuse chinoise 

Le Quai des Orfèvres d’Henri-Georges Clouzot

Le Quai des Orfèvres d’Henri-Georges Clouzot

C’est un film qu’on revoit. Mais vu il y si longtemps que c’est comme voir pour la première fois. Un regard neuf, une surprise, donc.  Un film beau, plastique, au noir et blanc riche, contrasté et savant.Un film étrange aussi, parsemé de petites intentions progressistes, et peut-être messages à l’attention de ceux qui accusaient Clouzot de Continue reading Le Quai des Orfèvres d’Henri-Georges Clouzot

Une nouvelle visite de Frank Reichert

Une nouvelle visite de Frank Reichert

Delphine Chauvet, Frank, Golo Samedi soir, Jean-Pierre Mercier me dit « Tu sais que Frank est le meilleur traducteur du monde ? ». Je lui réponds je sais, je sais ! Bien sûr ! C’est aussi, surtout, pour moi, l’éternel camarade de Golo, le scénariste de nombreux polars géniaux… Nous les écoutons raconter leurs inépuisables anecdotes sur ce génie Continue reading Une nouvelle visite de Frank Reichert

Paris radote

Paris radote, vit sur sa réputation, s’imagine briller encore et ses écrivains… radotent tout autant. Si j’en crois mes réseaux, un écrivain très parisien se prend pour Benjamin Constant, radotant la vengeance littéraire, encore et encore… Une histoire de dossier, un pavé de 900 pages bavardes qui gavent à la 250e, environ, selon les premiers Continue reading Paris radote

Brèves de Dunsany

Brèves de Dunsany

François Bon a décidé de traduire et publier sur son site les fictions très courtes, étranges, absurdes et malicieuses de Lord Dunsany (1878-1957), auteur irlandais précurseur de la fantasy moderne et méconnu en France : « 51 Tales paraît en 1915, et c’est la Mort qui y joue, et des idées de fin de civilisation qui nous Continue reading Brèves de Dunsany