Eschatologie
Combien d’humains désirent le fiasco ? Combien ? Combien n’avoueraient pas, même si on les battait, qu’ils désirent que ça se termine mal ? Combien ? Tous ? Toi ? Moi ? Qu’attendre de nous ? Rien. Ça va mal finir.
Carnet d'Alain François — ISSN 2823-8141 — 1999-2025 photos, livres, arts, humeurs
Combien d’humains désirent le fiasco ? Combien ? Combien n’avoueraient pas, même si on les battait, qu’ils désirent que ça se termine mal ? Combien ? Tous ? Toi ? Moi ? Qu’attendre de nous ? Rien. Ça va mal finir.
Après avoir refermé le Nième Manga dit « de combats » qui répétait jusqu’à l’usure la même scène de duel ultra codée sortie intacte d’un Japon aussi fantasmé que féodal, il devenait évident que j’étais en présence d’un ressort topique particulièrement persistant, voir poisseux, puisqu’on le retrouve systématiquement dans le manga d’action contemporain. On considère pourtant que … Continue reading La persistance des formes culturelles du duel dans le manga
Quand je pense que certains font religion de cette pulsion morbide qui ronge ma vie !
Ho comme c’est étrange ! Cette « nouvelle photographie officielle » que je découvre moitié par moi-même, moitié par le prisme du commentaire d’André Gunthert sur le site du Monde. Dès que je lis « Cet hommage à la photo amateur » je m’écris « mais oui, c’est ça ! bien sûr ! » L’article sur le site du Monde Et ensuite ? Ensuite, je … Continue reading L’inquiétante étrangeté présidentielle
Cette nuit, j’ai vu un marronnier gigantesque, une masse, comme une montagne. Et me suis dit que la campagne avait encore quelques charmes.
Je vais avoir bientôt 47 ans Je suis né dans un monde disparu, qui me semble infiniment vieux Aux couleurs passées, et dont chaque objet survivant en reste rouillé Je ne sais toujours pas qui je suis. Ce que je suis Ce que je devrais être, peut-être Ni où je suis et pourquoi Cette sale … Continue reading Je ne sais toujours pas qui je suis
Il y a des lieux qui vivent sur leur réputation, il y a des villes, il y a des quartiers qui nous trahissent… C’était donc inattendu. Qu’un galeriste aimable nous prête un studio au cœur de Saint-Germain, qu’on y passe une nuit charmante, comme une friandise. Qu’on se parle dans la rue, qu’on se retrouve … Continue reading Une nuit à Saint-Germain
Note de lecture. C’est notoire, pendant la 2e guerre mondiale, les héros de comics américains se sont mis au service de l’armée américaine pour soutenir le moral des troupes et l’effort de guerre. Cette histoire sert même de ressort narratif, avec pas mal d’ironie, à une assez belle série franco-belge, « Pin-Up », de Yann et Bethet … Continue reading Débarquement du Comics US…
Voilà donc le premier graphic novel de l’histoire de la bande dessinée américaine, premier du nom selon son inventeur autodésigné. Que l’histoire soit plus complexe, que la chose se discute, que surtout le Japon en eût très largement l’antériorité (1957) avec le Gekiga, Will Eisner n’en a cure, écrivant l’histoire dans son continuum culturel. Mais … Continue reading Relire : Un bail avec Dieu
Originellement, ce billet devait (exclusivement) parler de « Manga », petit livre de Jean-Marie Bouissou, que je recommanderais chaudement à toute personne osant émettre un avis abrupt sur cet immense phénomène éditorial. Lorsque j’ai voulu aborder sérieusement le manga, il y a une petite année, je me suis rendu compte que j’en avais relativement peu lu. De la … Continue reading La prosecogenie du manga par la face nord…
Le soir, le jour, le soir, le jour, cette impression d’être multiple, d’être toujours le personnage que la situation réclame.
Un jour j’ai lu la chose la plus importante du monde. Une toute petite information, mais qui correctement assimilée, changeait l’entièreté de la physionomie de notre temps : il y a autant de scientifiques vivants qu’il y en a eu dans toute l’histoire de l’humanité. Cette information qui montre ce que nous avons sous le nez … Continue reading Mon temps très plein
J’aime les orages qui viennent
Je pense avec tristesse au pantin que j’envoie chaque matin à la guerre. Chacun de ses gestes, chacune de ses paroles devrait me faire mourir de honte.
Non, je n’ai aucune compréhension, aucune compassion pour l’ignoble faiblesse des lâches qui s’abandonnent aujourd’hui avec une volupté sale aux compulsives crispations de haine de leurs mâchoires bestiales. Mais je ne suis pas de ces commentateurs perplexes qui se perdent en conjecture à chaque retour de vague. Je les connais. Je les connais depuis toujours. … Continue reading terminus mal
J’ai reçu Ombres Portées de Clément Chéroux, sélection d’ombromanies dans les collections de photographies du centre Pompidou. J’aime beaucoup Clément Chéroux, auteur par ailleurs du très bon Fautographie : petite histoire de l’erreur photographique (Yellow Now, 2003). Il y parlait déjà de L’auto-ombromanie, la manie très poétique d’oublier son ombre dans le cadre, ou d’en jouer. … Continue reading À l’ombre de Clément Chéroux
J’habite dans le désert. Parfois, je m’éboue, et je racle ma gorge avant de jeter un râle un peu ridicule en guise de cri. J’écoute l’écho minable qui va sonder le vide. Personne. J’habite dans le désert. Je goûte la confirmation et je pleurniche. Je le savais, mais j’aime me faire mal. Au moins, personne … Continue reading du sable et des scorpions
Ça revient ? C’est ça ? Avant, jusqu’à quoi ? Trente ans ? Confiance absolue et puissance vitale. La parole haute. Ensuite, l’animal piégé, tournant en rond dans sa cage. Transformé en rampant. Et aujourd’hui. Là. Je me suis vu comme un mammifère marin plongé dans des fonds noirs, en lente parabole, avant de remonter, péniblement, et d’émerger, enfin, … Continue reading Ithyphallique
« J’ai versé du sang dans un crâne, taillé un os de main pour écrire, essuyé cet os dans une chevelure morte. » Sacré Xavier ! Petit romantique, et initiateur d’un attrait pour le morbide aujourd’hui général, marqueur fort de ce qu’on doit bien nommer la « culture industrielle mondialisée ». Tiens, faut que j’écrive ce billet sur les … Continue reading L’œuvre sans son fétiche
Si vieux… Il y a vingt ans, j’ai lu tes livres, quelques-uns, plus même, et j’ai aimé. Une forme d’écrivain américain, en plus douçâtre, avec une tasse de thé de ta vieille mère bordelaise à la main… C’est amusant et cruel, de considérer cette littérature pseudo-française comme un sous-genre exotique ! Rien à voir avec … Continue reading Sollers tu es vieux