littérature

Zibaldone [1587-1590]

Zibaldone [1587-1590]

Leopardi parsème ses considérations linguistiques si datées de petites choses comme celle-ci : « Celui qui a perdu tout espoir d’être heureux ne peut songer au bonheur des autres, car on ne peut le rechercher que par rapport au sien propre. Il ne peut plus même s’intéresser au malheur d’autrui. »

Zibaldone [986-988]

Zibaldone [986-988]

« En toutes choses, le plaisir est toujours la fin et l’utile n’est que le moyen. » Une minuscule phrase, Giacomo Leopardi sait qu’il transgresse. C’est ce qu’on attend d’un auteur.

Alfred Kubin, victime de la dictature de la réception

Alfred Kubin, victime de la dictature de la réception

Juste avant la tornade de paranoïa collective qui s’est abattue sur les campagnes [électorales] de mon petit pays, je pensais à quoi, déjà ? Ha oui, je venais d’extraire de ma bibliothèque et reparcourir trois petits fascicules d’Alfred Kubin, le dessinateur autrichien, édités par Allia en 2007 : Le cabinet de curiosité, le travail du dessinateur et Continue reading Alfred Kubin, victime de la dictature de la réception

INHA libre !

INHA libre !

L’Institut National d’Histoire de l’Art place ses fonds numérisés sous licence ouverte. C’est toujours une très bonne nouvelle et voilà encore des fonds merveilleux à consulter à souhait, comme la collection de dessins, où les fonds photographiques, où encore, les estampes…   ( En entête, extrait d’une double page de « lettres d’artistes à la famille Haro, Continue reading INHA libre !

Le panthéon des monstres d’Urmuz

Le panthéon des monstres d’Urmuz

Demetru Demetrescu-Buzau, juge suicidé de son état, souffre d’un étrange trouble de la perception qui efface toute distinction entre sujet et objet… Il décrit alors le monde selon ce prisme nouveau, et le résultat est ce qu’il est : fort drôle. Bon, Urmuz, ou Demetru Demetrescu-Buzau, ne souffre de rien d’autre sinon d’une intolérance chronique Continue reading Le panthéon des monstres d’Urmuz

Vous connaissez le programme de Victor Hugo ?

Vous connaissez le programme de Victor Hugo ?

Ma lecture du matin : « Ce que c’est que l’exil » écrit en novembre 1875. Même si je n’y trouve pas ce que j’y cherchais, au milieu d’un incessant vas et vient universel/égotique (voire narcissique) qu’il résume par « Être seul et sentir qu’on est avec tous« , un programme politique que l’Histoire, lui donnant raison contre l’Empire et Continue reading Vous connaissez le programme de Victor Hugo ?

Tchouc Tchouc #1

Tchouc Tchouc #1

Peut-on être post-moderne et parfaitement frais, et parfaitement d’aujourd’hui ? Oui, répond Tchouc Tchouc, zine A4 comme on en fait plus, simple papier machine plié agrafé, mais dessins et textes des dessinateurs poètes Lucas Méthé, Pierre Maty, Joseph Callioni, François Hénninger et  Miroslav Sekulic Struja. C’est que du dessin amoureux et de l’amour du dessin, de Continue reading Tchouc Tchouc #1

Charybde et Scylla

Le problème avec facebook, c’est la mémoire. Tout le monde a vécu cette petite frustration à ne pas retrouver quelque chose qu’il a vu juste quelques minutes avant, parfois. C’est la dure dictature du flux. Alors, il est cruel de se dire qu’un commentaire génial va se perdre dans les méandres de ce monstre tout à Continue reading Charybde et Scylla

Mauvais vent

Encore dans la fièvre, j’ai lu, par faiblesse peut-être, la moitié d’un roman de 1942 édité en NRF : « Le vent se lève », d’un écrivain confidentiel qui a grande vocation à le rester : Marius Grout. J’ai été surpris par la simplicité et l’ouverture d’une écriture qui ne manque pas de qualité, loin de là,  et Continue reading Mauvais vent

Relire Golo et Frank

Relire Golo et Frank

Pendant une grosse décennie, Golo le dessinateur et Frank le scénariste ont collaboré à une œuvre commune : un long polar bien noir rempli d’une vie riche, grouillante et poisseuse. Futuropolis appelait alors le style de Golo « la ligne crasse », en opposition à la ligne claire de la BD franco-belge enfantine, mais en marquant ainsi ce Continue reading Relire Golo et Frank

La boucle selon Claude Ollier

« L’enfant enhardie faisait maintenant le tour de la maison, expérimentait le cercle, retrouvant interloquée son parc sous le citronnier où elle l’avait quitté l’instant d’avant, un soir un peu plus tard bouclant de nouveau le cercle et découvrant une autre lune. Ainsi, les génies du lieu raccordaient devant elle petit à petit les pans d’espace, ajustant pour ses yeux les dons Continue reading La boucle selon Claude Ollier

Les prisons de Verlaine

Les prisons de Verlaine

Oui, c’est la rentrée littéraire, alors, puisque malade, je passe par quelques textes annexes de Daniel Defoe, Théophile Gautier, Paul Verlaine et quelques autres, accessoirement, largement rebuté par mes tentatives de jetage d’œil dans l’océan contemporain. Aujourd’hui, « mes prisons » de Verlaine, qui passe ici comme une parodie du genre. Je ne suis pas sûr de relire Continue reading Les prisons de Verlaine

Mille Butor !

Mille Butor !

Je remarque sur les réseaux que le Michel Butor était si graphomane que chacun a le sien, sans liens avec celui des autres. On peut donc juste dire qu’on a lu quelques livres… Je dois avoir un vieux poche de « la modification » quelque part, et d’autres… Mais voilà, le mien Butor, je l’avais cité comme Continue reading Mille Butor !

Se rappeler

Malcolm Lowry sur « Au-dessous du volcan. » : « Bien que l’ouvrage fût considéré par les éditeurs comme « important et intègre », on me suggérait de larges corrections que je répugnais à faire. (Vous eussiez réagi de même si un livre écrit par vous vous avait tourmenté, avait été maintes fois refusé puis Continue reading Se rappeler

Le ragoût du Kāfiristān

Le ragoût du Kāfiristān

Golo dit « Cossery pointait l’éducation coloniale dont Camus ne s’est jamais vraiment départi. Regarde, les personnages autochtones, dans ses livres, n’ont aucune véritable existence, aucune véritable identité. Ils sont comme transparent, un arrière champ qui laisse la place aux vrais personnages des romans, blancs, occidentaux. Pourtant, ce n’était pas un sale type, mais malgré des Continue reading Le ragoût du Kāfiristān

Doucement

Doucement

Doucement, je remets la tête dans le ciel. J’ai arrêté de saboter, négliger, mépriser mes photographies lorsque mon père est tombé malade, il y a quatre ans. Je retourne à ma bibliothèque maintenant qu’il est mort. Pendant les quatre ans de sa maladie, je m’en étais éloigné. Je ne comprenais plus les livres, je ne Continue reading Doucement

mauvaise foi

Les observations psycho / physio de Robert Musil m’intéressent peu. C’est surtout un très grand sociologue, qui me venge souvent de quelques observations personnelles. Sinon ? Sinon est-il misogyne ? Pas plus que son époque entière, peut-être, mais pour l’instant les personnages féminins, entre singerie et mimétisme, ne peuvent espérer autre chose que d’être l’écho d’un esprit Continue reading mauvaise foi